Selon Tenfold, 65 à 70 % des informations transmises par le storytelling seront conservées par le cerveau, contre seulement 5 à 10 % pour une présentation à base d’informations brutes.
Quel est l’un des objectifs d’une entreprise ? Que les clients parlent d’elle, achètent ses produits et surtout se souviennent d’elle. Le storytelling ou l’art de raconter des histoires est l’une des solutions pour y parvenir.
Le storytelling pour entreprise comme connexion à son humanité
Les histoires existent depuis la nuit de temps.
Enfin, au moins depuis l’apparition des premiers hommes (je ne suis pas persuadée que les dinosaures se racontaient des histoires, mais peut-être).
Se raconter des histoires, c’est l’un des premiers canaux de communication entre les êtres humains. C’était le moyen utilisé pour transmettre ses connaissances et parler de ses expériences.
En français, le mot « histoire » a une connotation péjorative. Cela explique certainement pourquoi nous utilisons le mot anglais.
Si je vous dis « histoire », vous aurez tendance à l’associer à un roman à suspense, à un film de science-fiction, à une fable de La Fontaine ou à cet ami qui exagère toujours tout ce qu’il vit.
En anglais, le mot « story » a un sens bien plus large et il désigne aussi un article de journal. On est bien loin de l’histoire que vous racontez à votre enfant le soir au coucher !
Pourtant, raconter une histoire sert avant tout à donner une explication, créer un contexte et donner un but à ce que nous faisons.
En réalité, on est entouré par les récits à longueur de temps. La plupart des échanges entres êtres humains prennent la forme d’une histoire.
Et c’est bien normal : nous sommes bien plus réceptifs aux histoires qu’aux données statistiques.
Les histoires permettent de montrer de l’empathie et de mieux retenir une information.
Le storytelling pour entreprise, c’est l’art de la communication narrative.rnrnAu-delà d’un discours axé stratégie marketing, le storytelling utilise les codes des contes mais surtout de la vie de tous les jours, pour mettre en valeur une entreprise et créer un lien avec ses prospects.
Raconter UNE histoire ne signifie pas raconter DES histoires !
Mais quand on se lance dans un récit, on peut rapidement tomber dans un écueil facile : le mensonge.
Et là, le storytelling aura l’effet inverse de celui que vous recherchez lorsque cela se saura, car cela se saura. Votre image de marque en pâtira. Vous ne devez pas mentir sur vous, sur votre passé, vos succès, vos compétences…
Les clients sont à la recherche de plus de transparence de la part des entreprises. Ils rejettent l’opacité et cherchent un contact plus authentique et plus proche de la réalité avec les marques qu’ils consomment.
Le storytelling, ce n’est pas raconter des salades à vos prospects.
C’est utiliser votre histoire pour créer un lien fort avec vos cibles.
Alors, je vous vois venir. « Mais ma vie n’est pas passionnante / je n’ai pas inventé un produit révolutionnaire / je n’intéresse pas les gens » (rayez la mention inutile).
C’est tout le contraire !
Les gens se retrouvent dans des histoires du quotidien. Ils ne cherchent pas à écouter des histoires extraordinaires qui ne peuvent arriver qu’à des personnes hors normes. Ils aiment les failles, les erreurs, les faux pas.
Prenons l’exemple des humoristes.
Vous vous êtes déjà demandé pourquoi vous ne riez plus devant un humoriste que vous adoriez auparavant ?
Outre le fait de prendre de l’âge (…), l’humoriste est aussi grandement responsable (je ne cite personne mais je pense très fort à l’un d’eux…).
Plus il a du succès et plus il est déconnecté de la réalité. Et plus il est déconnecté de la réalité, moins vous vous retrouvez dans ses blagues et moins vous riez.
Le quotidien est fournisseur de très bonnes histoires.
Alors si vous êtes comme tout le monde, c’est un atout majeur pour votre business ! Vous saurez parler comme tout le monde et à tout le monde pour une communication d’entreprise honnête et efficace.
Lire aussi : Qu’est-ce que le copywriting ?
Le storytelling comme vecteur d’émotion
Sortez les violons, la madeleine de Proust, l’évocation d’odeurs et de couleurs… Toute l’artillerie nécessaire pour transporter le lecteur dans votre monde.
Par exemple, je pourrais écrire :
Hier matin, je me suis baladée dans mon quartier.
Ou alors j’aurais pu écrire :
Hier matin, je suis sortie à l’aube. Je me suis promenée dans les rues encore désertes en passant devant la boulangerie du coin.
Sans parler à proprement de couleur ou d’odeur, le lecteur peut s’imaginer les couleurs de l’aube et des rues désertes puis l’odeur du pain.
L’odorat joue un rôle très important dans une histoire, bien avant la vue. Mais bien sûr, tous les sens peuvent être utilisés pour plonger le lecteur dans une histoire.
La glace au café me rappelle ma grand-mère, l’odeur de laque évoque mes spectacles de danse, la chanson A Total Eclipse of My Heart de Bonnie Tyler me ramène à un souvenir précis du collège…
Et je suis sûre que c’est la même chose pour vous. Vous avez forcément des chansons, des goûts, des odeurs qui vous transportent dans un souvenir.
Tout être humain est doté d’empathie (à part les psychopathologiques mais ils ne représentent que 1 à 5 % de la population, grosse fourchette je sais !).
Les gens oublieront ce que vous avez dit, ils oublieront ce que vous avez fait, mais ils n’oublieront jamais ce que vous leur avez fait ressentir. Maya Angelou
Une bonne histoire doit toucher le lecteur, votre client potentiel, elle doit faire appel à ses émotions pour amener de l’empathie.
Ainsi, vos échecs sont des atouts pour montrer que vous êtes comme tout le monde, que vous avez des failles et que vous vous êtes battu pour arriver où vous êtes.
Il ne sert à rien de faire croire que tout est rose et que tout va bien dans le meilleur des mondes.
Personne n’est parfait, tout le monde fait des erreurs et le montrer à vos clients l’implique dans l’histoire de votre entreprise.
Il se sentira plus proche de votre entreprise et il sera plus facile de le fidéliser.
En remettant à jour cet article, je ne peux m’empêcher de penser à Kobe Bryant, qui nous a quitté dans un tragique accident d’hélicoptère. Plus qu’un joueur de basket, c’était une légende vivante, celui qui a donné envie de pratiquer le basket à toute une génération.
Mais c’était aussi un businessman aguerri. Il savait parfaitement manier les mots et maîtrisait l’art du storytelling. En voici la preuve dans cette interview qui revient sur son match à 81 points :
Les histoires font vendre
Et devinez quoi ?
Si un client se sent proche des valeurs d’une entreprise, il aura davantage tendance à lui faire confiance et à acheter.
Vous avez déjà lancé une campagne sur Ulule, Kickstarter ou Kiss Kiss Bank Bank ?
Vous savez, ce sont ces plateformes de financement participatif qui permettent de récolter de l’argent pour un projet.
Les projets qui parviennent à leurs fins ont tous un point en commun : ils racontent leur histoire.
C’est même la première chose à faire avant de parler des raisons de la demande de financement.
L’exemple de Kufu est particulièrement parlant. Kufu, c’est une marque lyonnaise qui propose des produits upcyclés (à base de tissu recyclé) pour aider tout le monde à passer au Zéro Déchet.
Forte de son succès, la marque doit agrandir ses locaux pour embaucher des collaborateurs et proposer un espace de vente directe.
Le storytelling est très bien utilisé tout au long de la présentation sur Ulule. La marque est transparente sur le processus de fabrication et l’utilisation de l’argent.
Résultat : près de 2 500 € de plus collectés par rapport à leur objectif de 20 000 €.
Un bon storytelling seul ne suffit pas évidemment : il est à la base d’une stratégie de communication efficace, notamment sur les réseaux sociaux. Mais ça, c’est une autre histoire !